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Ces trois dernières semaines nous virent passer successivement trois cols à plus de 4’500 m d’altitude. C’est pas qu’on aime spécialement ça, mais la petite Cordillère des Andes ne se laisse pas facilement ignorer pour le voyageur qui refuse de rester sagement d’un seul côté…
Premier passage de col au Cerro Aconcagua. Nous admirons de loin cette célèbre montagne, appelé aussi « Toit des Amériques » qui culmine à 6792m. Les paysages sont… vertigineux!
Nous nous remettons de nos émotions sur la côte chilienne, ce qui sera aussi notre adieu au Pacifique pour ce voyage. Valparaiso nous enchante sous ses airs de belle décadente toute taggée.
Nous n’y resterons malheureusement qu’un après-midi, sécurité oblige car il apparaît difficile de trouver un bivouac sûr. Nous avons juste le temps de croquer quelques scènes de rues insolites et colorées…
Nous remontons ensuite la côte vers le nord, enchaînant les paysages bétonnés de cités balnéaires chics jusqu’à s’éloigner suffisamment pour retrouver la côte sauvage et les petits villages de pêcheurs.
La ville de La Serena nous plaît bien. On visite ses marchés artisanaux, on se prélasse à la terrasse de ses cafés et on profite de sa plage jusqu’au coucher du soleil.
On force un peu trop notre chance en décidant de dormir face à la mer, sur la très passante Avenida del Mar… On le paie à 2 heures du matin quand je suis réveillée par de violentes secousses du camping-car. Malgré Fabrice qui me certifie que c’est juste Alexis qui s’est tourné, je me lève et déclenche sciemment l’alarme en ouvrant la porte. Je vois avec stupeur deux jeunes paniqués sauter du toit et décamper à toute allure! J’imagine qu’ils avait lancé le pari stupide d’escalader notre camping-car sans penser une seconde qu’il était habité… Bref, la vue sur la mer était belle, mais la nuit est gâchée!
Le lendemain, remis de nos émotions, nous ne résistons pas à l’envie de voir une dernière fois les baleines et faisons un aller-retour de 300 kms jusqu’au village de Charanal d’où nous embarquons pour l’île du même nom. Les baleines (de type Fin) sont comme annoncé au rendez-vous, à quelques mètres de notre petite embarcation. Une baleine de 27 mètres à côté d’un bateau de 7 mètres: frisson garanti!
Retour dans les terres à Vicuna. Nous logeons dans le parking d’un hôtel 5 étoiles et pour à peine plus de 5 euros nous avons accès aux toilettes et aux douches de l’hôtel ainsi qu’à… la piscine! Le bon plan absolu! Le propriétaire est en fait un « overlander » lui-même qui passe son temps sur les routes au volant de son monstre 4×4. Solaris paraît tout petit à côté…
Nous serions bien resté plus longtemps à discuter voyages avec lui et à nous prélasser dans sa piscine mais la météo annonce un changement de temps et nous craignons la fermeture du col pour cause de neige. On reprend donc la route en prenant quand même le temps de visiter les vignobles de la vallée d’Elqui, un des berceau proclamé du Pisco, alcool dont le Pérou et le Chili se disputent la paternité. La charmante ville principale de la vallée a d’ailleurs été renommée « Pisco Elqui », histoire de bien enfoncer le clou…
Ce deuxième passage de col s’annonce plus sportif. Le Paso Agua Negra culmine à 4755 mètres d’altitude et la neige commence à tomber.
En s’approchant du col, les « pénitents de neige » nous accueillent, agressivement dressés à côté de la route.
J’ai déjà connu des accueils plus chaleureux, mais peut-être pas à cette altitude… C’est bientôt un immense mur de neige que nous devons longer en entamant la descente coté argentin. Les enfants ne résistent pas à l’envie d’aller toucher cette neige, la seule qu’ils verront cette année!
Soulagés d’avoir retrouvés les altitudes normales et les températures chaudes, nous nous remettons de nos émotions au bord de la superbe Cuesta del Viento – sans un souffle de vent.
Le lendemain direction la Vallée de la Lune. Paysages bizarres, terres de dinosaures inhospitalières aux formations géologiques fascinantes, on y trouve même… un immense jeux de boules!
Enfants et parents sont d’autant plus enchantés que nous faisons la connaissance d’une famille de fribourgeois francophones avec qui nous passerons une merveilleuse journée et une soirée arrosée. Vive la Suisse!
Plus au nord, Salta nous retient le temps de faire nos lessives, divers achats (certains nécessaires, d’autres délicieusement superflus) et de visiter ses belles églises et maisons coloniales. C’est aussi la dernière étape avant le dépaysement total que promet l’extrême nord argentin, qui mérite mieux qu’un simple paragraphe en fin d’article — à lire prochainement donc.
Je vous ai promis trois passages de col, voici donc le dernier, le Paso de Jama, qui nous fait quitter l’Argentine pour longtemps et entrer une dernière fois au Chili en longeant la frontière bolivienne. La route serpente pendant 200 kms entre 4’000 et 4’900 mètres en enchaînant salars d’altitude d’un blanc éblouissant et volcans enneigés. Ce soir, San Pedro de Atacama n’est plus qu’à quelques kilomètres!
4 réponses
Philippe
Très courageux Fabrice 🙂 de laisser se lever Véronique en pleine nuit… 🙂 les paysages sont magnifiques!
Mamiçoise
… fabuleux !…
Moustique
Juste grandiose !
Véronique
Merci Lucky Luke, l’homme qui lit mes articles plus vite que son ombre! Véro.