Au bout de la route…

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Une route nous intrigue sur la carte. Elle s’arrête net sur la côte sud de la péninsule Mitre, une centaine de kilomètres à l’est de Ushuaia. En chemin quelques estancias dont celle de Harberton, la plus ancienne de Terre de Feu, créée en 1886 par le missionnaire anglais Thomas Bridges. Sa visite nous plonge dans les difficiles conditions de vie de ces pionniers courageux, tandis qu’un petit musée exhibe une impressionnante collection de squelettes de mammifères marins de la région.

Nous découvrons même la première voiture immatriculée en Terre de Feu, une jeep Willis  avec sa plaque Harberton 001…

 

Nous campons sur les terres de l’estancia, avant de continuer la route jusqu’à son point ultime.

En longeant le canal de Beagle, nous observons longuement une famille de dauphins qui batifolent au loin. Nous passons ensuite l’estancia Moat et un petit pont qui surplombe le rio Moat avant d’atteindre le poste avancé de la préfecture navale Argentine où travaillent 3 hommes dans l’isolement le plus total, à surveiller le passage des bateaux.

Ici ni téléphone, ni internet, ni eau courante. Une génératrice à gasoil fournit l’électricité tandis que la radio est le seul moyen de communication avec les bateaux et le centre de Ushuaia. Nelson, Cristian et Zana nous accueillent chaleureusement autour du traditionnel mate. Même Alexis apprécie…

D’autres voyageurs argentins arrivés en jeep se joignent à nous. L’ambiance est chaleureuse. Nous parlons de Pati et El Paisan, deux gauchos qui vivent dans la péninsule avec leurs chiens et leurs chevaux, à la rude. Ils étaient là hier, nous les avons raté de peu. On me montre un de leur rancho, avec pour tout confort un matelas et un coin pour faire le feu.

La fiction rencontre la réalité pour moi, car je suis en train de lire « Sentiers de Feu » qui évoque justement l’histoire de ces deux Don Quichotte argentins, seuls habitants de toute la région orientale le Péninsule Mitre. Deux habitants pour 3’200 km2… c’est peu dire que la région n’attire pas les foules!

Après un Noël au beau milieu du Parc Naturel Tierra del Fuego, il semble que nous allions passer le réveillon au bout de cette piste, tant l’accueil de ces officiers de la préfecture est chaleureux. Nous acceptons donc leur invitation à partager un asado typiquement argentin. L’après-midi est bien occupée entre recherche de bois pour le feu, préparation des viandes et confection de desserts (ma contribution à ce repas de fête…). Tout le monde met la main à la pâte…

Nelson se charge quant à lui de réaliser de délicieux petits pains maison. Dégustés chauds dès la sortie du four et accompagné de maté brûlant, c’est un vrai régal! Mes desserts n’ont pas l’air trop mal non plus 😉

L’ambiance est active et festive. Les enfants jouent au foot avec Zana, on nous montre la « salle des opérations » d’où s’effectue le contrôle des mers, puis Alexis et Diane sortent leurs feutres pour dessiner dans le « livre des visiteurs » avant d’apposer fièrement le tampon de la préfecture sur leur carnet de voyage.

Soudain, nous voyons arriver une Land Rover avec deux français baroudeurs… Il est déjà tard et ils se joignent à nous dans la plus grande simplicité. Ils parlent peu l’espagnol et je servirai avec plaisir d’interprète toute la soirée! A minuit, Nelson me demande de souhaiter « Bonne Année » en français par radio à tous les postes de Préfecture Navale de Terre de Feu. Effet surprise garantit!

Nous partirons tard le lendemain, après moult cafés, matés et discussions et non sans avoir profité de leur généreuse offre d’utiliser leur douche rudimentaire mais bien chaude… Les adieux s’éternisent entre photos et échange de petits souvenirs. Mais photos ou pas, une chose est sûre, nous ne vous oublierons pas! Vous êtes à jamais pour nous l’histoire et les visages de cette Terre de Feu.

 

 

2 réponses

  1. Mamiçoise
    | Répondre

    Fabuleuses aventures que ces belles rencontres de bout du monde !…

  2. Damien
    | Répondre

    Tout simplement génial votre réveillon! Tellement loin de ce que l’on peut entendre tous les jours aux informations que ça réchauffe le coeur. Et quelle expérience pour les enfants! Gros bisous!

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