Démesure brésilienne

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Pour rejoindre l’extrême sud du Brésil, nous traversons 1000 kms d’étendues mornes de monocultures de maïs transgéniques bourrés de pesticides. Le paysage est d’une tristesse à pleurer et je préfère fermer les yeux pour ne pas voir cette aberration qui n’est pas qu’écologique, mais aussi économique et sanitaire.

Il y a d’autres façons pour nourrir la planète, sans détruire les écosystèmes, épuiser les sols et empoisonner nos enfants. On touche ici aux limites du monde globalisé, incapable de trouver des solutions locales et prisonnier d’un cercle vicieux de course aux rendements incompatibles avec la santé, la diversité des espèces, la qualité de vie et même l’emploi local. Revenir à l’autosuffisance locale n’est pas un retour en arrière, c’est renouer avec le simple bon sens. Se réapproprier la production de notre nourriture et de notre énergie, la création de nos emplois. Reprendre le contrôle de l’essentiel pour ne pas sombrer dans la logique fataliste de la mondialisation poussée jusqu’à l’absurde.

Les chutes d’Iguaçu nous délivrent finalement de cette monotonie d’épis verts. 

Nous visitons dans la foulée le côté argentin puis brésilien des chutes, profitant de deux jours de grand beau temps. Bien nous en a pris, car ensuite les journées grises et pluvieuses se succèderont les unes après les autres! 

Les chutes sont l’aboutissement d’un périple de 1320 km du fleuve Iguaçu qui se précipite ici dans une immense faille géologique de 2.7 km de long, dont les méandres  divisent les eaux en plus de 200 cascades étagées.

Le spectacle des chutes est enchanteur, d’un côté comme de l’autre. Avec du soleil, les arcs-en-ciel sont garantis et les papillons par centaines nous font tourner la tête.

Ce paysage de végétation tropicale exubérante compose un Eden si proche de la perfection que l’on s’attendrait presque à croiser Adam et Eve se rafraîchissant au pied de l’une des cascades… D’autant plus qu’à cette saison les touristes sont rares et les températures douces. 

Par contre, il semble que le débit des eaux soit faible en ce moment (qu’est-ce-que ça doit être!). Triple avantage: les chutes se détachent mieux les unes des autres, nous pouvons rester au plus près de la Gargantua del Diablo sans se faire rincer et les photos, sans tous les embruns des chutes, ressortent plus nettes! Un regret cependant: ne pas éprouver le débit phénoménal des chutes au sommet de leur puissance. Du coup, nous ne résistons pas à l’envie d’aller vérifier la force de l’eau de tout près. Nous embarquons donc pour une douche garantie 100% émotions fortes et en revenons mouillés à 200%… Trempés mais heu-reux!

Maintenant, si vous demandez aux enfants leurs impressions des chutes, il y a de fortes chances qu’ils vous parlent surtout des putois, euh, blaireaux, euh, marsupilamis… (En fait des coatis, mais Diane les appelle par tous les noms sauf celui-là!) Ils ont passés des heures à observer ces petits coatis si familiers qui grouillent dans le parc, à la recherche du touriste distrait à qui ils pourront soutirer un sandwich ou un paquet de chips. Nous avons été les témoins amusés (et peu compatissants) d’au moins 4 vols de ce type! Dans un autre coin du parc, ce sont les petits singes capucins qui jouent les chapardeurs, avec une technique plus aérienne mais tout aussi efficace que celle des coatis…

Dans la grisaille des jours qui suivent, nous visitons le barrage d’Itaipu, au nord des chutes, un monstre de béton brésilo-paraguayen achevé en 2007 et qui fournit 20% des besoins électriques du Brésil et 80% des besoins du Paraguay – excusez du peu!

Avec ses 8km de long, ses 200m de haut et ses 14’000 MW ce barrage est la 2ème plus grande centrale hydroélectrique du monde. Quand on vous dit que le Brésil est le pays de tous les superlatifs!

Avant de quitter définitivement la région, nous faisons un détour par la zone de la triple frontière formée par l’intersection des fleuves Parana et Iguaçu qui séparent le Paraguay, le Brésil et l’Argentine. C’est quand même pas tous les jours que l’on peut embrasser trois pays d’un seul coup d’oeil!

 

 

6 réponses

  1. Claude Blanc
    | Répondre

    Magnifiques photos agrémentées d’excellents commentaires……ça va nous manquer 😀

    Bon retour et amicales salutations

    • Veronique
      | Répondre

      Merci Claude! Nous aussi ça va nous manquer tout ça 😉

  2. Nicodeco
    | Répondre

    Superbes photos une fois de plus….merciiiiiii je vous souhaite encore une très bonne fin de périple. Bisousssssss à toute la famille…

    • Veronique
      | Répondre

      On est à Buenos Aires, dans notre dernière semaine de voyage! A très bientôt sur Bienne 😉

  3. Jean-Bernard
    | Répondre

    Je connaissais les jeux pyrotechniques, les effets spéciaux, mais je ne savais pas que tu avais des lasers dans les yeux pour embraser trois pays d’un seul coup. Je me éjouis de voir ça!! Bonne route.

    • Veronique
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      « Elle a les yeux revolver… » tu connais pas? Bref, j’ai rajouté un petit « s » et je n’embrase plus le paysage du coup. Dommage…

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