De la Terre de Feu à la Ruta 40

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En quittant la Terre de Feu, notre camping-car se transforme peu à peu en transports publics… Nous prenons régulièrement des auto-stoppeurs, mais nous n’aurions pas pensé finir un jour entassés à 8 avec 2 vélos et 4 gros sac-à-dos dans Solaris! Pourtant, ça tient…

Premier passage de frontière à San Sebastian. Vu l’heure tardive et le fait qu’il nous faut encore finir pas mal de provisions pour ne pas se les faire confisquer à l’entrée au Chili, nous bivouaquons juste avant: un camping-car et deux tentes plantées juste devant le poste de douane, mais les douaniers ne bronchent pas!

Le lendemain, nous récupérons tout notre petit monde juste après la douane et c’est reparti jusqu’au détroit de Magellan. Cette traversée au sud de Rio Gallegos est beaucoup plus courte qu’à Punta Arenas et c’est tant mieux car cette fois ça remue beaucoup!

Malgré la rapidité de la traversée, nous avons la chance d’apercevoir les jolis dauphins de Commerson qui nous escortent un moment comme pour nous dire au-revoir. Encore quelques kilomètres et nous faisons nos adieux à tous nos auto-stoppeurs. Nous passons la nuit près de la superbe Laguna Azul dont les eaux vertes remplissent le cratère d’un ancien volcan.

Quelques centaines de kilomètres plus tard nous arrivons à El Chalten. Une rue principale. Des randonneurs anonymes. Des pics célébrissimes. De part et d’autre de l’imposant Fitz Roy, les sommets ont pris le nom des pionniers de l’aéropostale (Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry). Je frissonne en les imaginant passer cette cordillère accrochés aux commandes de leurs avions à la merci des éléments déchaînés. Prêts à tout pour que le courrier passe.

Bien loin de ces exploits aéronautiques, on se contente de marcher, chaque jour et par tous les temps. Les enfants font maintenant facilement 10 kilomètres sans se plaindre. 

Quand les nuages daignent se décrocher des sommets, les paysages sont à couper le souffle. Le Fitz Roy découpe ses dents acérées sur le bleu du ciel presque chaque jour, tandis que le Cerro Torre ne daignera se découvrir qu’une seule fois, tôt le matin. Mais Fabrice, l’appareil aux aguets a su capter l’instant… 

Au retour de l’ascension du mirador de Los Condores, Alexis voit enfin son premier tatou, perdant du même coup le surnom de « No Tatou » qui le suit depuis Valdès ou toute la famille – sauf lui – a vu les fameux tatous!

Plus loin en remontant la route 40, nous arrivons à des grottes couvertes de peintures rupestres parfaitement conservées, les Cuevas de los Manos. Nous n’allons pas faire dans la facilité pour y accéder et choisissons l’option « à la dure ». Plutôt que d’y aller par la piste directe, on choisit une approche sur le versant opposé du canyon avec descente au fond du canyon puis remontée du côté des grottes. Pour un peu on se prendrait pour Indiana Jones… On est seuls à crapahuter dans les éboulements de pierres, le soleil se couche. Alexis me dit hésiter entre devenir explorateur ou escaladeur. Bon. Je me garde bien de freiner son enthousiasme, la vie s’en chargera assez tôt.

Emotion de découvrir ces milliers de mains peintes « en négatif » il y a 9000 ans pour les plus anciennes, 1000 ans pour les plus récentes. A côté des mains, des guanacos graciles et des chasseurs minuscules. Un danseur à côté d’un tambour. Des silhouettes de lézards. Bien peu de choses en somme, et pourtant on se sent pris de vertige devant ces témoignages millénaires, si bien conservés qu’on les croirait d’hier… On imagine nos ancêtres souffler dans les os creux pour peindre leurs mains ou chasser les guanacos qui viennent se désaltérer en face de la grotte. 

Los Antiguos, ville frontière avec le Chili. Oasis de verdure après des centaines de kilomètres de paysages désertiques. On y arrive la veille de la fête annuelle de la cerise.

Alors on reste. Ben oui, personne ne nous attend et c’est pas tous les jours qu’on fête la cerise. Celles vendues directement dans les fermes (chacras) sont excellentes.

A 21 heures, on se mêle à la foule locale pour assister aux concerts en plein air de l’ouverture de la fête. Il ne nous manque que l’espèce de bérêt et la cravate rouge pour se fondre parfaitement dans la foule.

Il faudra attendre 23 heures pour que commencent les concerts… L’heure est décidément une notion toute relative ici, à la plus grande joie des enfants tout excités de se coucher à 2 heures du matin!

 

 

4 réponses

  1. Lorraine
    | Répondre

    Hello! les photos sont magnifiques! Bravo! ça me donne envie d’aller là-bas tellement c’est beau. Et tous les animaux que vous voyez c’est impressionnant. Vous avez vraiment beaucoup de chance 🙂 Bonne continuation! 🙂

  2. Jean-Bernard
    | Répondre

    Toutes ces photos et tous ces commentaires sont d’une richesse et d’une valeur extraordinaire. Merci. Cela nous permet de vous suivre et de partager vos découvertes au fur et à mesure. Bonne route.

  3. marysol rueff
    | Répondre

    Pour info:
    « L’espèce de béret » est l’authentique béret basque. Les basques espagnols ont émigré en Argentine à la fin du XIX siècle (rien à avoir avec la première conquête de Colon) et ont fortement marqué la culture argentine jusqu’à nos jours (marins, bergers, éleveurs de bétail, constructeurs des premières « estancias »). La cravate rouge est encore portée par les basques de Navarra pendant la fête de los Sanfermines au mois de Juillet à Pamplona. Si cela vous interèse lisez l’histoire de la diaspora basque en Amérique, l’Argentine des Basques et bien d’autres publications.
    Bonne route. marysol

    • admin
      | Répondre

      Merci pour toutes ces infos! Il nous semblait bien qu’il y avait une ressemblance frappante…

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