Traditions et rencontres

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Nous quittons le Chili alors que des centaines de foyers d’incendies ravagent le pays. Des actes apparemment criminels, associés aux vents forts et à la chaleur excessive des dernières semaines, ont placé le pays en situation d’urgence. 

Après un pénible passage de frontière, nous retrouvons donc l’Argentine, bien différente de celle que nous connaissons, verte et lacustre. La région des Siete Lagos nous impressionne pourtant moins qu’elle n’impressionne les touristes argentins, tant elle nous rappelle nos paysages helvètes. 

   

Passée la région des lacs, nous croisons de moins en moins de monde. L’asphalte disparaît progressivement en un mélange de trous et de caillasse. Nous ferons près de 100km sur une mauvaise piste, alors qu’un bitume neuf mais inaccessible nous nargue à quelques mètres. Nous n’échapperons pas à notre troisième crevaison, pour la première fois au milieu de nulle part, cernés par les silhouettes vaguement inquiétantes des 800 cônes volcaniques qui jalonnent le parc El Payen. Heureusement, Fabrice a une aide-mécano efficace (et je ne parle pas de moi…)

Après Malargüe, les traditions argentines nous rattrapent. En route pour la laguna de la nina Encantada, nous dépassons une impressionnante procession qui se rend à pied sur le site sacré, soit plus de 20 kilomètres de pèlerinage dans la chaleur et la poussière.

Juste avant d’arriver à la fameuse lagune, nous sommes attirés par un spectacle digne de la plus pure tradition gaucho. Nous passons la moitié de la journée à admirer leur adresse à cheval alors qu’ils trient les bêtes pour les marquer ensuite.

 

Les jeunes garçons d’une dizaine d’années à peine ne sont pas en reste, fiers de démontrer leur habileté et de mettre leur courage à l’épreuve. Et il en faut du courage pour mâter le bétail! Les veaux ne se laissent pas faire, certains réussissent à passer la clôture, d’autres préfèrent se coucher à terre, tous résistent comme ils peuvent aux lassos qui les entravent, aux chevaux qui les poussent et aux chiens qui leur mordent les pattes. Tous finiront pourtant dans l’enclos, dépités, vexés, humiliés mais bientôt libres de repartir paître dans leurs montagnes — en attendant la suite, forcément moins glorieuse mais oh combien savoureuse…

Inspirés par ce spectacle, nous finirons la journée par une promenade à cheval, aussi tranquille que le travail des gauchos étaient trépidant. Les enfants ne boudent pas leur plaisir, Diane chevauchant avec moi tandis qu’Alexis caracole en tête sur Cameron. 

En Argentine, les contacts se font plus spontanés qu’au Chili et nous retrouvons avec joie la curiosité sympathique des Argentins, les bisous qui claquent sur la joue alors que l’on ne se connaît pas, les discussions dans les rues et les poses photo pour immortaliser l’éphémère rencontre.

La chaleur des Argentins et la diversité des paysages nous console amplement de notre rendez-vous manqué avec le volcan chilien Villarica. Après les lacs, les forêts et les cônes volcaniques, d’impressionnantes formations géologiques sont au rendez-vous dans le canyon du Rio Actuel.

Après une nuit tranquille au fond du canyon, nous ne résisterons pas à l’envie de se rafraîchir dans les eaux limpides du Rio. Quoi de mieux dès lors qu’une belle descente en rafting… Une grande première pour les enfants, trempés mais heu-reux!

 

Après toutes ces émotions, nous atterrissons dans la région viticole de Mendoza. Nous passerons la nuit dans le superbe domaine de Jean Bousquet, un français exilé en Argentine depuis 20 ans qui nous fera déguster ses meilleurs crus…

2 réponses

  1. Athané Eric
    | Répondre

    Très beau reportage rendant ce pays attachant et émouvant, bravo à la rédactrice et aux photographes. Après le Pérou je sais ce qu’il va me rester à cocher, cela me promet du sport conjugal à négocier pire qu’une descente en rafting !

  2. Audrey & Laurent
    | Répondre

    Hello,
    Superbes photos comme d’habitude ! J’ai cru remarquer que vous ne vous laissez pas aller (belle côte de boeuf au BBQ!) et que tout le monde grimpe !
    Vous devez commencer à remonter vers le nord, avec la chaleur cela vous permettra de sortir enfin les t-shirts.
    Bonne continuation.

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